Expérimenter « le privilège de la pauvreté » - le récit - Introduction

Publié le par Éric Laliberté

En m’assoyant devant mon ordinateur, je me rend compte qu’un pèlerinage se traduit mal en mots. Toute cette expérience est bien plus grande et bien plus riche que tout ce que je pourrais vous écrire et elle continuera de s’enrichir avec le temps. Je vais donc tenter de vous la partager mais gardons en tête que nous ne ferons qu’effleurer ce voyage que j’ai fait en moi-même et avec moi-même.
 
Revenons donc sur le questionnement qui animait ce projet.
 
« Affirmer la pauvreté en tant que privilège nous entraîne inévitablement sur les chemins du renoncement et du dépouillement nous libérant des soucis quotidiens de la vie séculière, nous ramenant à l’essentiel d’une vie branchée sur le réel : respirer, contempler, marcher, travailler, manger, boire, aller à la rencontre de l’autre, partager, discuter, être à l’écoute, méditer, prendre le temps …, tout autant de gestes usuels mais combien primordiaux à l’épanouissement de l’être humain.
 
Mais, tout cela est-il encore possible aujourd’hui? »
 
Oui! C’est possible.
 
L’être humain peut vivre en marge de cette société de consommation et s’y épanouir pleinement s’il à la force de caractère qui lui permette de résister au message d’efficience et de productivité que lui renvoie notre monde économique. La pauvreté choisie est même une expérience très « enrichissante ». J’y suis parvenu pendant une semaine et j’ai fait un voyage encore plus merveilleux que je ne l’imaginais puisqu’il m’obligeait à aller à la rencontre de l’autre dans ma nécessité.
 
La clé de ce voyage : Confiance en soi, confiance en la Vie et confiance en l’autre.
 
Voici le contenu de mon bagage : mon vélo, une petite tente, trois chandails, un pantalon, deux shorts, trois paires de bas et culottes, une serviette, une paire de sandales, un savon, un tube de pâte à dent et brosse à dent, déodorant, trousse de premier soin, trousse de réparation pour le vélo et crème solaire. Aucune nourriture, pas d’argent, seulement mes cartes d’identité. D’autre part, dans l’organisation de ce pèlerinage dans le privilège de la pauvreté, aucun contact ou annonce de mon arrivée à l’avance dans une région dans le but d’être hébergé. Tout se faisait en cours de route, de rencontre en rencontre.
 
L’expérience n’a pas été facile. Tant que je n’ai pas eu laissé tomber nos habitudes de vie, notre rythme effréné et la gêne, la peur ou l’orgueil…, je n’ai pas pu plonger dans la véritable expérience de ce pèlerinage.
 
Je suis partie sur un « beat » très nord-américain : à toute vitesse! En deux jours, j’ai franchi 280 km. Je roulais 12 heures par jour et ne mangeais pas. (À quelques framboises près…)
 
Maintenant que je commence à prendre du recul, l’image qui me vient en pensant à cette semaine est celle d’une vie en condensé. Une vie ramassée en sept jours, de la naissance jusqu’à la mort, et c’est sous cet angle que j’ai envie de vous partager mon expérience.
 
Mais, comme j’ai encore besoin de temps pour méditer cette aventure toute fraîche, ce n’est qu’au cours des prochains jours que je vous en ferai le récit en trois partie.
 
Au plaisir de lire vos réactions à cette expérience.
 
Éric Laliberté

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R
J'ai bien hâte de lire la suite Éric et bravo !
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