Une vie sans souffrance
Une vie sans souffrance n’est pas une vie.
Ne pas souffrir, c’est ne pas ressentir
et ne pas ressentir, n’est pas humain.
Souffrir la perte d’un être cher…
Pleurer un départ…
Rire à en avoir mal aux côtes…
S’indigner d’une injustice…
Se rendre coupable de la faute d’un autre…
Sont autant d’actes qui entraînent la souffrance
et que pourtant nous sommes prêts à supporter.
Mais vous me direz : « Et la maladie? »
En ces moments, la souffrance nous cloue sur place
et nous offre un temps de vie plus intense.
Chaque détail prend alors de l’importance,
tous les petits gestes sont appréciés
et ces moments deviennent privilégiés
puisqu’ils nous permettent de relativiser
des choix qui nous semblaient si importants.
Même si cette souffrance conduit jusqu'à la mort,
ces instants nous permettront de vivre pleinement notre humanité
que nous oublions trop souvent autrement.
Souffrir n’est pas un plaisir,
mais l’humain qui accepte sa souffrance
se reconnaît sensible à la réalité, à la Vie,
et y prend pleinement part en toute liberté.
S’insensibiliser, nous coupe du Vivant
et nous éloigne de notre vraie nature qui est d’aimer.
Pour servir son prochain et pour vivre pleinement,
l’être libre saura affronter la souffrance
puisque au-delà de celle-ci,
il se sait servir la Vie.
L’ultime liberté sera donc de donner sa vie
par amour pour ses amis.
Éric Laliberté